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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 18:46

Situé dans la périphérie directe de Saint-Louis, à 25km au sud, le parc national de la Langue de Barbarie est relativement petit mais il permet aux visiteurs pressés de faire une excursion d’une demi-journée au lieu de partir un jour complet (minimum) dans le parc du djoudi plus loin au nord. La Langue de Barbarie est un isthme, c'est à dire une étroite bande de terre qui sépare le fleuve Sénégal de l’Océan Atlantique sur plusieurs kilomètres. De nombreux hôtels sont installés dans la partie nord de la Langue de Barbarie qui est hors du parc national. C'est la fameuse zone de l'Hydrobase d'où décollait Jean Mermoz à la grande époque de l'Aéropostale. Une visite du parc en pirogue est relativement intéressante notamment pour ceux qui n'ont préalablement pas visité le Djoudj. Les oiseaux (notamment les pélicans) sont innombrables. Les phacochères et autres gigantesques varans peuplent également ce petit sanctuaire de nature si proche du center ville de sait louis.

Langue de Barbarie : la brècheMais le parc est aujourd'hui en sursis. En effet, pour soit-disant lutter contre les risques d'inondation à Saint-Louis, une brèche de 4 mètres a été ouverte le 3 octobre 2003 en plein milieu de la Langue de Barbarie. Cette brèche s'est élargie de 200 mètres en trois jours seulement ! Six mois plus tard, c'est un trou béant de 800 mètres qui laissait passer les eaux du Sénégal devenant de fait la nouvelle embouchure du fleuve...

Le résultat est qu'aujourd'hui l'ancienne embouchure est en train de s'ensabler : elle est inexorablement condamnée à brève échéance à se "colmater" complètement. Tout l'ancien cours du fleuve situé en aval de la brèche est donc en train de se transformer en lagune. La prochaine étape après l'état lagunaire étant l'ensablement complet et définitif, on comprend que le parc national de la Langue de Barbarie va voir sa nature, son biotope complètement modifié. Les milliers d'oiseaux qui y nichent et les oiseaux migrateurs qui s'en servent d'étape entre le Djoudj et le Saloum vont donc pour certains devoir trouver un autre lieu de séjour....

Photo aérienne à droite ( ) : la brèche creusé dans la Langue de Barbarie

Dans le même temps les structures touristiques et hôtelières situées sur l'Hydrobase sont elles aussi handicapées voir menacées de disparition : l'eau boueuse et chargée de déchets du fleuve se déverse à côté de la zone hôtelière au lieu de se déverser comme jadis très loin à l'ancienne embouchûre. Ainsi la mer, déjà dangereuse pour la baignade, est en plus devenue sale. La plage à certaines périodes de l'année se trouve recouverte de déchets et de végétaux flottants charriés par le fleuve. De plus, l'accès terrestre permettant de se balader vers le sud de la Langue de Barbarie en chameau, à cheval, en quad ou à pieds est donc désormais coupé par la brèche.

Pour finir, les populations des villages du Gandiolais situés en face de la brèche ont vu leur activité de maraîchage complètement détruite par les marées d'eau salée.

les jeunes pélicans sont particulièrement visibles sur les îles de ponte du parcPlusieurs études réalisées par des géologues sénégalais et internationaux (plus compétents on s'en doute que les nazes qui ont décidé et executé l'ouverture de la brèche) montrent qu'à brève ou moyenne échéance c'est toute la zone qui va être en péril. Comme à Djiffer dans le Saloum, le sud de la Langue de Barbarie va peu à peu disparaître et toute la partie continentale protégée jadis par cette bande de terre va se retrouver à la merci des marées. Il en résultera des inondations régulières et une disparition totale des activités agricoles du Gandiolais. Plus grave, la ville de Saint-Louis, loin d'être sauvée des inondations peut désormais être victime de la conjonction d'une crue exceptionnelle et d'une haute marée. La salinité autour de l'île Saint-Louis, classée Patrimoine Mondial de l'Humanité, ayant considérablement augmenté, les fondations des bâtiments situés sur les berges sont rongées par le sel.

Photo ci-dessus à gauche : les jeunes pélicans sont particulièrement visibles sur les îles de ponte du parc

Parmi les ressources disponibles vous pouvez consulter l'étude de Boubou Aldiouma SY intitulée «L’ouverture de la brèche de la Langue de Barbarie et ses conséquences, approche géomorphologique».

Ce risque de disparition ou de bouleversement du parc est d'autant plus triste que, malgré sa taille, son intérêt pour le tourisme et la sauvegarde des espèces est primordiale. Créé en 1976, le Parc National de la Langue de Barbarie s'étend au niveau de la mer sur près de 2000 hectares constitués par la zone estuarienne, des marigots et des îles sableuses accueillant une biodiversité rare dans cette partie du Sahel : pélicans gris et blancs, mouettes à tête grise (3000 couples), goëlands railleurs (2000 couples) et autres laridae (sternes royales, hansel, naines, caspiennes et fuligineuses), vanneaux éperonnés, rapaces (balbuzards pêcheurs, milans noirs), dendrocygnes veufs, aigrettes garzettes et dimorphes et nombreux échassiers migrateurs rendent ce parc ornithologique indispensable à la biodiversité.

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